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Des lamproies marines transférées par la route sur leurs frayères historiques

11 mai 2023

Il est parfois bon de donner un coup de pouce à la nature. Le 26 avril 2023, les pêcheurs professionnels en eau douce du bassin de la Loire remettaient à l’eau, dans l’Allier, à hauteur de Brioude, 579 lamproies marines, pêchées dans l’estuaire de la Loire, 800 km en aval. « Notre objectif, avec cette opération de translocation, c’est-à-dire de transfert des poissons par la route à bord d’un camion-vivier, est de permettre à cette espèce migratrice de se reproduire sur ses frayères historiques, des lieux de reproduction rendus désormais quasi inaccessibles par la présence, au fil de leur voyage, d’obstacles, barrages, seuils… et de silures dont les extrêmes capacités de prédation viennent d’être démontrées par l’étude GlanisPomi. Ici, dans ce secteur de l’Allier, les silures sont encore très peu présents. » explique Didier Macé, président des pêcheurs professionnels en eau douce de Loire Atlantique et du comité national de la pêche professionnelle en eau douce (Conapped).

579 lamproies marines remises à l’eau
à 800 km de leurs lieux de pêche

Urgences

Les pêcheurs professionnels ont fourni gratuitement les lamproies, transportées gracieusement également par la société de mareyage Aguirrebarrena. La fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques de Haute-Loire, l’association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques de Brioude, l’association de protection du saumon pour le bassin Loire-Allier et le conservatoire national du saumon sauvage ont soutenu et accompagné cette opération.

« Ce transfert de lamproies est une première pour le bassin de la Loire. Une expérience identique a déjà été menée sur le bassin de la Garonne-Dordogne. Certes, il en va de la sauvegarde de cette espèce comme de la pérennité de notre profession. Mais à l’échelle d’une population, le nombre de spécimens remis à l’eau paraîtra symbolique. C’est d’abord et avant tout, pour nous, l’opportunité d’interpeller les pouvoirs publics pour qu’ils interviennent, en urgence désormais, sur l’amélioration de la continuité écologique, avec la nécessité d’aménager les barrages de Saint-Laurent-des-Eaux, des Lorrains et de Vichy, et qu’ils agissent, tout aussi rapidement, sur la prédation du silure. » conclut Didier Macé.